VICTORIA
- joffreymaubert
- 31 oct.
- 3 min de lecture
J'ai récemment eu l'occasion de collaborer avec l'artisan céramiste Atsushi Watanabe lors d'une exposition pour laquelle il a fait appel à moi pour réaliser quelques composition d'ikebana dans ses céramiques. L'un de ses amis céramiste à Bizen est venu à l'exposition et nous avons parlé de Victoria qu'il connait et que j'ai pu découvrir via mon intérêt croissant pour Bizen, son artisanat et sa vie locale. J'avais déjà eu l'occasion de me rendre à son festival annuel et ce fût une vrai découverte. C'est dans ce contexte de connaissances communes et d'intérêts communs que j'ai demandé à Victoria de bien vouloir répondre aux questions de Visages d'Okayama.
Présentez-vous
Je m’appelle Victoria, je viens de Bretagne et je vis au Japon depuis cinq ans. Après deux ans à Hiroshima, j’ai emménagé sur une île de pêcheurs à Bizen, dans la préfecture d’Okayama.

Quelle est votre activité
Je travaille à la redynamisation de la ville de Bizen et des campagnes japonaises à travers plusieurs activités. J’ai travaillé trois ans pour la mairie de Bizen en tant qu’agente de redynamisation dans le secteur du tourisme et de la culture. Après la fin de mon contrat, j’ai continué à le faire en freelance, en promouvant la culture de Bizen ainsi que ses céramistes et pêcheurs et en tant que guide-interprète! J’ai également un ryokan, la Villa SHINOBI -忍-, à travers lequel j’organise des activités avec des acteurs locaux et où je fais découvrir la région aux touristes. Je travaille aussi au Musée municipal des Arts de Bizen.

Pourquoi avez-vous choisi cette voie ?
Je souhaite développer un tourisme durable et lent dans la région afin de préserver sa culture, qui se fait peu à peu oublier, faute de main-d’œuvre et de moyens de promotion. Je trouve important de le faire ici, dans un endroit éloigné des grandes villes déjà connues et qui souffrent du surtourisme.

Qu’est-ce que vous aimez dans cette activité ?
C’est un travail qui me permet d’apprendre de nouvelles choses tous les jours, ce que j’adore. Je pense que chaque jour est une opportunité d’apprendre quelque chose de nouveau. Cela me donne une certaine liberté, et je suis en contact permanent avec les habitants et la culture locale. C’est très humain, et aussi très différent de l’image du Japon qu’on voit souvent sur les réseaux sociaux ou les brochures touristiques.

Avez-vous une expérience ou une rencontre importante à partager en lien avec votre activité ?
Ma rencontre avec les céramistes de Bizen et ses pêcheurs a vraiment changé ma vie, en particulier Ishida Kazuya et Shibuta Toshiaki.Quand je suis arrivée à Bizen, mon objectif principal était de me concentrer sur la Villa Shinobi, que nous avions ouverte avec mon partenaire. Mais ma rencontre avec eux m’a donné envie de m’investir pleinement dans la promotion de l’art local et de mener de nombreuses recherches, car il en manque beaucoup.Ishida Kazuya a une véritable vision pour l’avenir de la céramique de Bizen, ce qui est essentiel. Shibuta Toshiaki également, et il m’a recommandé de nombreux livres qui m’ont permis d’acquérir des connaissances précieuses pour mes recherches et mes traductions.

Y a-t-il un endroit à Okayama que vous aimez particulièrement ou que vous recommandez aux touristes ?
Pour moi, c’est la baie de Hinase. Avec son ostréiculture, ses bateaux de pêcheurs, ses montagnes, sa belle mer et une nature encore relativement préservée, je la trouve magnifique.Hinase se découvre à vélo, à pied ou en voiture… On y va pour se détendre. Il y a aussi de nombreux cafés, chacun avec son style et ses ingrédients locaux. Les habitants adorent, et je pense que les touristes aussi.
J’aime également beaucoup Takahashi, dans la préfecture d’Okayama : son « village rouge » me plaît énormément. Je le recommande aux touristes qui voyagent en voiture !


















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