Mon expérience du visa culturel au Japon 文化活動ビザ
- joffreymaubert
- 2 août 2024
- 3 min de lecture
J'habite au Japon pour la deuxième fois suite à une parenthèse covid en France en 2020-2021. J'ai habité presque 2 ans à Tokyo avec un visa vacances travail puis un visa étudiant. Je suis revenu au Japon en 2022 via un visa culturel cette fois. C'est donc mon troisième visa différent et je partage ici mon retour d'expérience de ce visa.

Le visa culturel (bunka katsudou visa) est un visa peu connu ou tout du moins peu utilisé par les étrangers désireux de s'installer au Japon.
Il est à destination de toute personne désireuse d'approfondir ses connaissances ou sa pratique d'une activité dite culturelle et propre au Japon.
On peut citer dans cette liste la cérémonie du thé, les arts martiaux, l'ikebana et aussi les différents artisanats par exemple.
Ce visa a une durée de 6mois ou d'un an (ou 3 ans mais très difficile à obtenir ou encore 2 ou 3 mois il me semble mais cela n'a pas d'intérêt pour les français qui n'ont pas besoin de visa pour les 3 premiers au Japon) et est renouvelable sans qu'il semble exister de règles pour en limiter le nombre de renouvellement.
Pour l'obtenir il faut prouver que l'on dispose de suffisamment d'économies pour subvenir à nos besoins durant notre séjour et prouver que notre activité majoritaire sera l'apprentissage, la pratique d'une activité culturelle. Pour pouvoir pratiquer cette activité il faut trouver un maître ou un professeur et ce dernier doit compléter un certain nombre de documents pour vous.
En ce qui me concerne, je pense que ce visa n'est pas difficile à obtenir dès lors que l'on a le soutient d'un professeur. Pour ma part étant à l'origine logé, nourrit, blanchi, il en découlait que l'essentiel de mes dépenses relevaient de l'achat du matériel nécessaire à ma pratique de l'Ikebana et il me semble que c'est un point très important pour postuler à ce visa. Si l'on démontre que l'on n'aura quasiment aucune dépense cela rassurera l'immigration.
Normalement cette pratique culturelle doit occuper plus de 15h par semaine environ il me semble et le problème de ce visa et qu'il vous empêche de travailler. J'en suis à mon troisième renouvellement de visa culturel et je n'ai toujours pas le droit de travailler au Japon, heureusement pour moi j'ai une auto-entreprise en France et je peux travailler à distance pour subvenir à mes besoins. Il est donc important de prendre en compte cette interdiction.
J'ai lu et entendu qu'il est possible d'obtenir une dérogation pour travailler mais mon bureau d'immigration le plus proche est à Otsu, une ville en province dans la préfecture de Shiga et il semble qu'ils ne connaissaient pas ce visa avant de me recevoir et les différents personnes à qui j'ai eu à faire n'avaient pas le même discourt.
Il semble qu'il soit possible de travailler si on travaille moins que le temps accordé à l'activité culturelle que l'on fait et que ce travaille soit en lien direct avec celle-ci. Par exemple, pratiquant l'Ikebana, je peux peut-être travailler quelques heures par semaine pour un fleuriste ou pour des cultivateurs de fleurs par exemple. Mais il faut un accord de principe écrit de l'entreprise avant de demander la dérogation. Donc les options sont limitées de ce côté là.
Avec ce visa, on devient officiellement résident et on obtient donc sa carte de résident, une assurance maladie via sa municipalité (qui nous couvre à 70%) et une autre carte appelée my number card. Comme ce visa est à renouveler tous les ans cela crée de la paperasse à faire pour renouveler tout ça aussi tous les ans.
Il faut faire attention avec l'assurance maladie car n'ayant pas le droit de travailler il faut bien leur faire comprendre que l'on a aucun revenu au Japon afin de ne payer que 20 000 yens environ par an. Le montant de cette assurance est indexé au montant de vos revenus. Dans la même veine on va vouloir vous faire payer des cotisations chômage mais vous pouvez refuser n'ayant aucun revenu.
Pour la banque, les nouveaux résidents sont souvent en galère pour ouvrir un compte en banque mais normalement l'agence locale près de chez vous de la banque postale japonaise doit pouvoir vous autoriser à créer un compte avec carte de retrait uniquement. Une fois ce compte en banque obtenu on peut faire un contrat de téléphone facilement. Pour ma part j'ai préféré utiliser mon compte français boursorama banque car sans frais pour les dépenses à l'étranger et c'est plus simple pour mois puisque mes revenus sont en France et non au Japon.
Je vais entamer ma troisième année d'apprentissage de l'Ikebana ici et je n'ai aucun regret, ce parcours de vie m'offre de nombreuses et belles rencontres et des moments de vie inaccessibles aux non pratiquants de l'Ikebana et les japonais ne manquent jamais d'être surpris de voir un étranger pratiquer l'Ikebana.
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